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Eviter la perte de poils excessive chez le chien

Chez le chien, le pelage a pour fonction principale la protection thermique, et évolue de ce fait souvent au cours de l’année. Les chiens muent donc plusieurs fois par an. Si ce phénomène est parfaitement physiologique, il est parfois possible d’observer une perte de poils excessive. Selon l’origine de cette perte, divers traitements peuvent être mis en place.

Illustration : "Eviter la perte de poils excessive chez le chien"

Les poils sont renouvelés au cours d'un cycle folliculaire, comprenant une phase anagène (de croissance), une phase catagène (d'involution), et une phase télogène (de repos). Sa durée est variable selon les races.

On parle d'alopécie pour décrire une perte partielle ou complète des poils, par plages plus ou moins étendues. Lorsque la perte de poils est diffuse, on parle d'hypotrichose.

Mue des chiens

La mue est une perte de poils se produisant lors des grands changements de saison, au début de l’automne et du printemps. À la suite de cette mue, un pelage adapté à la nouvelle saison va se mettre en place ; dense et chaud en hiver, allégé en été.

Néanmoins, certaines races de chiens ne muent presque pas ! Parmi elles : le Lévrier Afghan, le Bichon Frisé, le Chien Chinois à crête, le Bichon Maltais, le Schnauzer, le Caniche, le Chien d’Eau Portugais… Au contraire, les races nordiques (Husky, Malamute, Samoyède…) ayant un sous-poil très dense lors des saisons froides vont avoir une mue impressionnante à l’arrivée des beaux jours.

Problèmes associés à la mue

Une mue excessive peut être révélatrice d’une non-adéquation entre les soins faits au chien et les besoins réels de son pelage.

Un shampoing trop agressif, non adapté à la peau de votre animal, et des produits pour humains, peuvent abîmer la peau de votre chien, même s’il s’agit de produits pour bébés. Ainsi, renseignez-vous bien auprès de votre vétérinaire ou en animalerie sur les shampoings disponibles et adaptés à la race de votre animal.

De plus, un lavage trop régulier peut également résulter en une perte de poils en desséchant la peau, à cause de l’élimination trop importante du sébum naturellement présent à sa surface. Dans l’idéal, ne lavez pas votre chien plus d’une fois par mois, et efforcez-vous de réserver le bain à une balade très salissante.

Une alimentation carencée peut être responsable de poils cassants et ternes. Les acides aminés soufrés, comme la cystéine et la méthionine, interviennent dans la synthèse de la kératine, et sont présents abondamment dans les protéines animales. Les acides gras poly-insaturés (notamment oméga-3) font partie des lipides du sébum cutané ; les vitamines B et E participent à leur synthèse et protection. Le zinc et les vitamines A et C participent à la formation de la couche cornée de la peau.

Une alimentation spécifiquement conçue pour le soin du pelage peut être pertinente si votre animal souffre de troubles cutanés chroniques ; plusieurs gammes vétérinaires de ce type existent. Il est aussi possible de fournir à votre chien des compléments alimentaires comprenant les nutriments essentiels à un bon renouvellement du pelage, qu’il s’agisse de comprimés, voire d’un simple ajout d’huile de saumon ou d’huile de colza riches en acides gras oméga-3.

Il est primordial de brosser régulièrement le pelage de votre chien, avec une attention particulière lors des périodes de mues. Cela est d’autant plus important que votre chien a des poils longs et/ou denses.

En effet, lorsque les poils et les poussières du pelage sont mal éliminés, des bourres de poils, douloureuses pour le chien, peuvent se former. Une fois installées, il est très difficile de les éliminer à la brosse, et il faut alors recourir à une tonte. Il existe des brosses spécialement conçues pour aider à l’élimination des poils de mue, disponibles en animalerie ou chez votre vétérinaire.

Autres maladies associées à une perte de poils excessive

Certaines races sont prédisposées à des maladies héréditaires provoquant une alopécie. Par exemple, l’alopécie en X se retrouve chez des races à poils pelucheux, comme les Spitz Nains, les Malamutes et les Samoyèdes. Cette maladie entraîne un arrêt du cycle pilaire, sans répercussion sur d’autres organes, et peut être traitée hormonalement. L’alopécie des robes diluées se retrouve chez diverses races présentant une telle couleur, et est prise en charge avec des hormones et des soins cutanés.

Le parasitisme peut également entraîner une perte de poils. On peut citer la démodécie, maladie parasitaire spécifique, car la composante génétique est importante. Elle va provoquer une perte de poils au niveau de la tête, des extrémités des pattes et du tronc.

Les puces, lorsqu’elles provoquent une dermatite allergique, sont responsables d’une perte de poils au niveau du bas du dos principalement. Dans les deux cas, l’animal présente une démangeaison intense et une peau rouge. Des cas de teigne et de gale peuvent aussi engendrer des pertes de poils focales.

Pour prendre en charge la plupart des cas de parasitisme, l’idéal est un traitement préventif, mensuel ou trimestriel. Des antiparasitaires peuvent être prescrits curativement par votre vétérinaire face à une infestation.

La perte de poils peut être révélatrice de maladies atteignant d’autres parties de l’organisme. Ainsi, une perte de poils étendue sur tout le corps chez un chien âgé peut-être liée à une maladie endocrinienne comme la maladie de Cushing ou l’hypothyroïdie. Elle peut également être évocatrice de tumeurs ovariennes ou testiculaires chez le chien entier.

Enfin, le stress peut modifier le cycle pilaire. Il peut agir en provoquant une perte de poils exacerbée, mais le chien peut également, sous l’effet de l’anxiété, s’arracher des poils par léchage excessif, généralement au niveau du ventre, des flancs et des pattes. Un rendez-vous chez un ou une comportementaliste permet d’identifier les sources de stress chez l’animal et d’adapter l’environnement ainsi que les activités du chien pour arrêter ce comportement compulsif.

Si la mue semestrielle du chien est parfaitement normale, l’utilisation excessive de shampoings agressifs, une alimentation inadaptée, un environnement stressant, une infestation parasitaire ou d’autres maladies héréditaires, voire systémiques, peuvent être à l’origine d’une perte de poils excessive chez le chien. Si vous remarquez une mue prolongée, une perte de poils étendue ou focalisée, contactez votre vétérinaire pour identifier rapidement la cause de cette chute.

Bibliographie

  • Prélaud P. & Harvey R. (2007). Dermatoses d’origine nutritionnelle et apport de la diététique en dermatologie.
  • Cochet-Faivre N. (2022), Dermatoses alopéciantes – Cours ENVA.
  • Bensignor E. & Videmont E. (2016), Guide pratique de dermo-cosmétique vétérinaire.