Le chien fugueur

Les problèmes liés à la fugue

La fugue soulève plusieurs problèmes. Tout d’abord, le chien fugueur peut se perdre, se blesser (notamment en zone urbaine avec une forte circulation) voire disparaître (vol, accident mortel…). Il en va donc de sa santé physique.

Ensuite, la fugue peut témoigner d’un mal-être chez votre chien, donc d’une mauvaise santé mentale, qu’il est indispensable d’identifier pour la solutionner.

Enfin, le problème de fugue doit être réglé à son origine et non pas en empêchant toute sortie au jardin du chien, en le laissant enfermé ou attaché à une chaîne en votre absence. Cela augmenterait sa frustration et ne ferait qu’accroître son besoin de s’échapper.

Les explications possibles des fugues

Plusieurs causes peuvent expliquer des fugues à répétition. La première est l’instinct de chasse ou de prédation. En effet, les races de chiens de chasse (Épagneul Breton, Braque Hongrois, Cairn Terrier, Fox Terrier, Jack Russell Terrier, Setter Anglais, Husky Sibérien…) ont plus tendance à fuguer que d’autres. La deuxième est la recherche d’un partenaire, sexuel ou non. Dans le cas de chiens mâles non castrés, il peut y avoir un risque de fugue s’il y a une femelle en chaleur dans le quartier.

Les autres causes possibles sont la peur de bruits (par exemple les feux d’artifice, le tonnerre), la recherche de nourriture si votre chien a faim, l’ennui par manque de stimulation ou encore les troubles du comportement comme l’angoisse de séparation avec le maître. Une absence ou un défaut partiel de clôtures sur le terrain peuvent également expliquer ces fugues, car le chien aura envie d’explorer l’extérieur de son terrain.

Comment réagir en cas de fugue ?

Il convient alors d’identifier la ou les causes qui expliquent les fugues de votre chien pour pouvoir apporter des solutions et corriger ce problème à l’aide de renforcement positif et en évitant les facteurs déclencheurs. Il est primordial de comprendre qu’il ne faut jamais punir un chien après une fugue, car il associerait son retour à la maison à quelque chose de négatif en croyant que c’est parce qu’il rentre qu’il est réprimandé. Il aurait alors encore plus tendance à vouloir fuir. Au contraire, il faut le récompenser à la maison pour qu’il comprenne que c’est une bonne chose qu’il rentre. Montrez-lui que la maison/le jardin est un lieu agréable et sécurisant où il a plein de jeux à faire et où il reçoit à manger.

Comment empêcher les fugues de mon chien ?

Le second levier essentiel est la présence de clôtures adaptées à la taille de votre chien. Elles doivent être étanches et infranchissables. Cependant, évitez les clôtures anti-fugues. Il s’agit de fils enterrés sous terre connectés au collier du chien. Le système envoie des chocs électriques lorsque le chien s’en approche de trop. Cette technique n’est pas infaillible et pose des problèmes éthiques de bien-être animal. Il peut être intéressant de l’équiper d’un collier GPS connecté pour pouvoir plus facilement le retrouver en cas de disparition.

L’activité physique, un point clé de prévention des fugues

Souvent l’ennui ou le manque de stimulation entraîne un comportement de chien fugueur. Dans ce cas, il faut tout d’abord veiller à augmenter les dépenses physiques de votre chien chaque jour. Le jardin est loin d’être suffisant car le chien est une espèce sociale qui a donc besoin de contact avec d’autres chiens, de flairer des odeurs différentes chaque jour.

Prévoyez une à deux promenades tous les jours au cours desquelles vous pourrez le lâcher pendant 30 minutes à 1 heure. En effet, la marche en laisse demeure très contraignante pour le chien qui a besoin de courir librement. Vous pouvez lui lancer une balle pour jouer avec lui et le faire se dépenser.

Si vous ne pouvez pas le lâcher, utilisez une longue longe qui lui laissera plus de liberté en balade. Ensuite, le chien a besoin de stimulations. Pour cela, augmentez vos interactions avec lui en jouant tous les jours minimum 15 minutes avec lui.

Prévoir de l’occupation en cas d’absence

En votre absence, la maison ou le jardin doit demeurer intéressant pour votre chien. Son environnement doit être suffisamment enrichi pour l’occuper. Pour cela, prévoyez des occupations, des jeux, des jouets, des friandises cachées.

Vous pouvez par exemple créer une boîte « magique » en carton dans laquelle vous cacherez bâtons, cordes à nœuds, kong avec friandises à l’intérieur, bouteilles, os, bois de cerf… Variez les plaisirs à chaque utilisation et ne l’utilisez qu’en votre absence pour que cette boîte conserve son intérêt aux yeux de votre chien.

La faim, un moteur probable de fugue

Il se peut que votre chien fugue par faim. Pour le savoir, vérifiez son état d’embonpoint : vous ne devez pas voir ses côtes, mais vous devez pouvoir les sentir en passant vos mains dessus. Dans le cas contraire, augmentez sa ration journalière en augmentant par exemple la fréquence de ses repas.

Les instincts de reproduction

Si votre chien est un mâle non castré et qu’il fugue pour rejoindre des femelles en chaleur (la durée des chaleurs de la chienne est de deux à trois semaines), une castration peut être envisagée. Consultez un vétérinaire pour en connaître les modalités.

L’isolement du chien en cause

Certains chiens vivent mal la séparation avec le maître et peuvent fuguer par angoisse de séparation. Ce trouble du comportement doit être traité par l’éducation. N’hésitez pas à consulter un vétérinaire comportementaliste. Dès son plus jeune âge, il faut dans tous les cas apprendre à son chien à rester seul chez lui. Pour cela, laissez-le progressivement seul dans une pièce puis dans la maison pendant 30 minutes, puis une heure. Ne marquez pas votre départ ni votre arrivée en le caressant ou en lui disant au revoir/bonjour sinon il finirait par anticiper votre absence et angoisser.

Finalement, les points essentiels pour éviter la fugue de votre chien sont une activité physique régulière et adaptée, une alimentation suffisante, des interactions sociales avec vous et d’autres chiens, une bonne occupation et des clôtures étanches autour du terrain.