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Le cancer du chien

Le cancer est une maladie bien connue chez l’humain : une femme sur trois et un homme sur deux déclareront un cancer, avec une fréquence similaire chez le chien. Le terme de cancer regroupe en réalité une très grande variété d’affections, qui, bien que présentant des similitudes, possèdent chacune leurs propres caractéristiques. De ce fait, les causes, les symptômes et donc les traitements sont également très variés d’un individu à l’autre.

Illustration : "Le cancer du chien"

Généralités

Pour parler de cancer, il faut parler de tumeur : une tumeur est une prolifération de cellules que l’organisme ne contrôle pas. En temps normal, toutes les cellules de notre organisme collaborent, et leur vie cellulaire (division, mort…) est contrôlée par divers mécanismes.

Les tumeurs sont en quelque sorte des groupes de cellules qui, suite à des modifications de leur ADN, ne collaborent plus avec les autres : elles n’obéissent plus à ces mécanismes (elles se divisent plus rapidement, ne meurent plus aussi vite pour être remplacées…) et se développent en exploitant les ressources du reste de l’organisme.

Il arrive qu’une tumeur ait la capacité de métastaser : certaines de ses cellules peuvent alors passer dans le sang ou dans le système lymphatique et s’implanter ailleurs dans le corps puis se multiplier, et ainsi aboutir à la formation d’une ou plusieurs autres tumeurs. Les tumeurs ayant cette capacité sont malignes : c’est ce que l’on appelle un cancer.

Les causes des changements génétiques aboutissant au développement d’une tumeur peuvent être très variées, et la cause du cancer d’un chien en particulier est très souvent inconnue. On peut cependant identifier des facteurs de risques qui augmentent la prévalence des cancers au sein de certaines populations.

Les facteurs de risques

De nombreux éléments peuvent augmenter les risques qu’un chien développe un cancer. Cependant, on ne peut pas conclure qu’un élément en particulier est la cause du cancer d’un chien : celle-ci est souvent inconnue. Ces facteurs de risques sont nombreux : ils peuvent être d’origine génétique, liés à un virus ou un parasite, au cadre de vie…

En voici quelques-uns :

  • Hormonal : certaines hormones augmentent le risque de développement de cancer dans des organes particuliers. C’est le cas des oestrogènes, qui augmentent le risque de développement de tumeurs mammaires chez les chiennes. C’est pourquoi on conseille aux propriétaires de stériliser leurs animaux à un jeune âge.
  • Nutritionnel : l’alimentation est un élément très important de la vie de nos compagnons, et a une influence sur de nombreux aspects de leur vie. Le surpoids est notamment un facteur de risque important. Une étude montre, en effet, que les chiens nourris avec des restrictions vivent plus longtemps que leurs congénères, et, même s’ils déclarent autant de cancers, ils en meurent en moyenne deux ans plus tard.
  • Substances cancérigènes : certaines substances augmentent le risque de développer des cancers. C’est le cas, par exemple, de celles contenues dans le tabac. La littérature scientifique sur le sujet n’est pas encore très fournie, mais certaines études ont trouvé un lien entre le tabagisme des propriétaires et le développement de cancers du poumon chez les chiens. Par précaution, il est recommandé d’éviter de fumer dans sa maison ou son appartement, si l’on a un chien.

Il existe de nombreux facteurs de risques : il est très difficile de réguler parfaitement tous les aspects de la vie de son chien. Le mieux est donc de suivre les conseils de son vétérinaire tout au long de la vie de son chien, et d’éviter les comportements à risque connus et avérés.

Le diagnostic du cancer

Les symptômes du cancer peuvent être très nombreux et variés, selon le type de cancer, l’organe touché… Mais ils sont surtout très peu spécifiques, c’est-à-dire qu’ils peuvent constituer les symptômes de beaucoup d’autres pathologies. C’est, par exemple, le cas de la fièvre, de l’abattement, des douleurs abdominales… qui peuvent être causés par de nombreuses affections.

La croissance de la tumeur peut aussi altérer le fonctionnement de l’organe concerné, et provoquer des symptômes comme des perforations gastriques (estomac), une arythmie cardiaque (cœur)...

C’est pourquoi il est important de faire examiner son chien, s’il semble malade : pour ne pas laisser se développer une éventuelle maladie grave, mais également pour ne pas s’inquiéter des symptômes de son compagnon alors qu’ils sont causés par une maladie plus « légère ». Dans de nombreux cas, ce sera donc le vétérinaire qui, par le biais d’examens complémentaires, suspectera un cancer et cherchera une tumeur par palpation, imagerie médicale…

Si une tumeur est effectivement détectée, le vétérinaire pourra retirer la tumeur s’il le juge nécessaire et possible. Certaines, comme expliqué plus haut, sont bénignes, donc non cancéreuses : opérer le chien pour les retirer serait plus envahissant que de les laisser. Il peut également n’en prélever qu’un morceau. La tumeur ou le fragment est ensuite analysé pour déterminer s’il s’agit d’une tumeur maligne ou bénigne.

Dans d’autres cas, le propriétaire constate lui-même la tumeur, par exemple sur la peau, ce qui est une localisation fréquente de cancers chez le chien. Si la tumeur ne peut être retirée chirurgicalement, notamment en raison de l’endroit où elle est située, d’autres traitements sont alors envisagés.

Les différents traitements

Il existe différents traitements du cancer : chez le chien comme chez l’homme, les trois principales sont :

  • la chirurgie ;
  • la radiothérapie ;
  • la chimiothérapie.

Le choix du traitement est fait par concertation entre le vétérinaire et le propriétaire, et adapté au cas par cas en fonction de la nature de la tumeur, de son développement, de l’état de santé et de l’âge du chien, et bien sûr les capacités financières du propriétaire. Ces traitements sont en effet généralement très onéreux, surtout dans le cas de la radiothérapie et de la chimiothérapie. Le but des traitements est d’éradiquer la tumeur (ou les tumeurs) dans son intégralité, mais il n’est pas toujours atteint.

La chirurgie

C’est le traitement le plus efficace pour les tumeurs solides. Il consiste à inciser les tissus autour de la tumeur pour pouvoir la retirer. Dans le cas d’une tumeur maligne, il est préférable de retirer également une marge de tissu sain autour de la tumeur pour s’assurer de ne pas laisser en place des cellules cancéreuses à partir desquelles la tumeur pourra de nouveau se développer.

La radiothérapie

Ce traitement consiste à exposer la tumeur à des radiations capables d’altérer l’ADN de ses cellules, afin de provoquer leur mort. C’est une technique qui nécessite un matériel coûteux, qui est mise en place dans peu d’établissements vétérinaires.

Différentes options sont envisageables : certaines permettent un meilleur ciblage des cellules cancéreuses, mais sont plus dangereuses pour l’opérateur. Pour limiter les réactions de l’organisme aux radiations, ce traitement est très peu utilisé dans des cas où il nécessiterait d’exposer une grande partie du corps du chien.

La chimiothérapie

Ce traitement est indiqué dans les cancers affectant les systèmes sanguin (leucémie) ou lymphatique, et se développant rapidement. Il consiste en l’administration de molécules affectant la division des cellules. C’est pourquoi, cette thérapie affecte les tumeurs à croissance rapide, mais également les organes comme l’estomac et la moelle osseuse, au sein desquelles on trouve beaucoup de division cellulaire.

Les cancers sont des maladies pouvant affecter la plupart des organes, causant des symptômes très variés et peu spécifiques. Les traitements sont différents selon le type de tumeur, et présentent chacun des avantages et des inconvénients : le choix est donc fait après discussion entre le vétérinaire et le propriétaire.

Bibliographie

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  • Cours d’oncologie de l’EnvA.