L'alimentation d'un chien de taille moyenne

Adapter la quantité d’aliments au gabarit du chien

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, le besoin en énergie du chien n’est pas proportionnel de façon linéaire à son poids. Ainsi, pour un même aliment, un chien de 20 kg ne va pas avoir besoin du double de nourriture qu’un chien de 10 kg. Cela explique la difficulté d’élaborer une ration ménagère équilibrée, qui doit prendre en compte de nombreux facteurs en plus du poids, tels que l’activité physique et l’âge.

Pour un chien mangeant des croquettes, cela signifie qu’il faut respecter la gamme correspondant à son poids ; puis, chercher sur le dos du paquet la quantité correspondant à ce dernier.

Attention à prendre en compte le poids idéal de l’animal, et non pas son poids actuel s’ils diffèrent. Pour un chien en surpoids, on réduit progressivement la quantité d’aliments donnés, jusqu’à atteindre la quantité correspondant à son poids idéal. Cette transition doit être progressive afin d’éviter la frustration de l’animal, qui ne doit pas se retrouver du jour au lendemain avec deux fois moins de nourriture dans sa gamelle !

Quel type de ration choisir ?

Lorsqu’on hésite entre croquettes, ration ménagère, BARF (Biologically Appropriate Raw Food, ou « nourriture crue biologiquement appropriée »)… Il est nécessaire de comprendre en quoi le gabarit du chien influence cette décision.

En effet, son impact est principalement sur le coût de la ration : un chien de gabarit moyen coûte plus cher en nourriture qu’un petit.

Il faut également prendre en compte le fait que les quantités d’aliments à stocker et à préparer sont supérieures. Le temps de préparation de l’aliment, dans le cadre d’une ration ménagère, est ainsi augmenté.

Pour un propriétaire ayant du temps à consacrer à la préparation du repas de son animal, assez de place pour stocker sa nourriture, et un budget non limité, tous les types de ration peuvent être choisis.

Cependant, pour les maîtres pour lesquels un de ces critères n’est pas rempli, on conseillera plutôt de se tourner vers des croquettes ou des rations ménagères « toutes prêtes ».

L’importance de l’alimentation pendant la croissance

Plus la race est de grand gabarit, plus la croissance du chiot sera longue. Un chiot de grande race naît en effet « moins fini » qu’un chiot de petite race. Par exemple, alors que le Caniche multiplie son poids par 19 de la naissance à l’âge d’un an, le Terre-Neuve le multiplie par 100. D’où l’importance de l’alimentation chez les races moyennes à grandes !

Par comparaison avec les petites races, cela signifie que le pic de croissance chez les moyennes races est plus tardif. Il correspond à la prise de poids moyenne et quotidienne la plus élevée durant cette période.

Lors de la croissance chez le chiot, c’est le tissu osseux qui croît en premier, puis les muscles, pour finir par le tissu adipeux (le gras). Le sevrage est un moment critique dans la vie du chiot, avec le passage à une alimentation purement solide. Au sevrage, un chiot de petite race est déjà à son pic de croissance, mais pas un chiot de moyenne race.

Cela signifie que dans le cas d’une alimentation déséquilibrée à partir du sevrage, le tissu osseux du petit chien est déjà formé, ainsi que les muscles. C’est le tissu adipeux qui est en train de se former. Le risque est donc d’augmenter sa formation et donc l’obésité.

À l’inverse, chez un chiot de race moyenne, lors d’une alimentation déséquilibrée au sevrage, le tissu osseux peut être toujours en formation. Il existe un fort risque d’affections ostéo-articulaires, bien plus grave qu’une obésité juvénile.

Ainsi, l’alimentation du chiot de taille moyenne est extrêmement importante, en particulier lors du sevrage.

Le risque d’arthrose chez les chiens de taille moyenne

L’arthrose est une maladie chronique des articulations fréquente chez les chiens âgés, mais qui peut débuter très tôt dans la vie du chien. Cette affection est dégénérative et ne peut pas être guérie. Plus le poids sur les articulations est important, plus l’animal risque de développer de l’arthrose. Si l’animal est déjà arthrosique, cette affection va empirer. Le surpoids est donc à éviter absolument chez tous les chiens.

De plus, un chien arthrosique à un stade avancé sera de moins en moins mobile, devra être porté dans les escaliers et pour monter dans la voiture, par exemple. Or, le poids d’un chien de taille moyenne est déjà conséquent et ne permet pas à tous les propriétaires de les porter. Il faut donc accorder une importance primordiale à la prévention de l’arthrose, qui passe en premier lieu par la prévention de l’obésité.

Prévenir l’arthrose passe également par un exercice physique régulier, en évitant les chocs brutaux, ainsi qu’une alimentation équilibrée à tous les stades de vie. On recommande également de surélever les gamelles.

L’alimentation est un facteur de risque de nombreuses affections, en particulier lors de la croissance du chiot et chez le chien âgé. Il faut donc y accorder une attention toute particulière chez le chien de taille moyenne : celle-ci doit être adaptée au poids, à l’activité physique, à l’état physiologique, à l’âge et aux pathologies de l’animal. Que l’on choisisse une ration ménagère ou industrielle, tous ces critères doivent être pris en compte, afin d’offrir une ration équilibrée au chien.

Bibliographie

• Boussert, M. (2017). Prise en charge diététique de l’arthrose chez le chien en surpoids. Comparaison de deux aliments vétérinaires disponibles sur le marché [Thèse vétérinaire]. Ecole nationale vétérinaire d’Alfort.
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• Roux, C. (2018). Les mythes concernant l'alimentation des chiens : enquête en France et comparaison avec la situation Suisse [Thèse vétérinaire]. Ecole nationale vétérinaire de Toulouse.