Mâtin de Naples

Histoire

Le Mâtin de Naples, aussi appelé Mastiff Italien, descend des molosses qui combattaient auprès des légions romaines. Comme son nom l’indique, il est originaire de la région de Naples, en Italie. Par la suite, il a été utilisé pour garder les troupeaux de bovins, les fermes et les maisons. À partir du 19e siècle, la race a toutefois connu un déclin. Un regain d'intérêt a finalement été observé après la Seconde Guerre mondiale, notamment grâce au travail de sélection de l'écrivain cynophile Piero Scanziani.

En 1946 eut lieu une exposition canine à Naples au cours de laquelle la race fut présentée. Cela participa à sa diffusion et augmenta sa popularité en Italie, puis dans le reste du monde. Enfin, c’est en 1956 que le Mâtin de Naples fût officiellement reconnu par la Fédération Cynologique Internationale (FCI).

Physique

Le Mâtin de Naples est un chien de très grand gabarit, dont les mâles mesurent 65 à 75 cm et pèsent entre 60 et 70 kg. Les femelles mesurent, quant à elles, 60 à 68 cm et pèsent entre 50 et 60 kg.

Il possède un corps à la carrure imposante, inscriptible dans un rectangle, avec un poitrail ample et musclé. À noter que son tronc est près de 15 % plus long que la hauteur de son garrot. Sa queue est large et forte à la racine, puis s’affine à son extrémité. Sa longueur atteint généralement l'articulation du jarret. Lorsque l'animal est au repos, elle est portée pendante et en sabre. En action, elle est relevée à l'horizontale ou légèrement plus haut que le dos.

Cette race a une tête de forme carrée, assez courte et avec un crâne large. À ce niveau, la peau est lâche, formant des plis. Ses oreilles sont relativement petites par rapport à son corps, de forme triangulaire, attachées au niveau de l’arcade zygomatique et retombant le long de la joue. De plus, il possède des yeux bien écartés, de forme arrondie et généralement de couleur plus foncée que celle de sa robe.

Caractère

Naturellement calme et affectueux envers sa famille, le Mâtin de Naples peut aussi se montrer affirmé et dissuasif, ce qui en fait un bon chien de garde. S’il s’entend bien et se montre doux avec les enfants, il faut tout de même rappeler que l’agitation des tout-petits peut le déranger et, en raison de son gabarit, il pourrait les bousculer sans faire exprès.

Face aux étrangers comme aux autres animaux, le Mâtin de Naples est très méfiant et peut effrayer. Mais une fois que ce dernier a compris qu’il ne s’agissait pas d’une menace, il est capable de le tolérer.

Santé

Le Mâtin de Naples possède une durée de vie allant de 8 à 10 ans en moyenne. En reproduction, les femelles peuvent donner des portées allant de 2 à 5 chiots.

Cette race est exposée au risque de :

• dysplasie de la hanche ;
• troubles oculaires (ectropion, entropion, prolapsus de la glande de Harder) ;
• problèmes cardiaques ;
• d’otites ;
• d’affections dermatologiques.

Comme la plupart des chiens, il a besoin d’une alimentation adaptée à son âge et à son mode de vie. Une alimentation à base de croquettes industrielles de bonne qualité et équilibrée lui conviendra parfaitement. Il est recommandé de diviser sa ration quotidienne en 2 repas afin de diminuer le risque de dilatation-torsion de l’estomac, dit SDTE, dont il peut souffrir. De plus, ce chien est prédisposé à l’embonpoint : le rationnement est un bon moyen de superviser sa prise de poids.

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Entretien

À l’achat, le Mâtin de Naples coûte entre 1 500 et 2 000 euros. L’entretien d’un tel chien peut demander plus de 2 000 euros par an.

En effet, en plus du coût habituel des vaccins et de l’alimentation, cette race a besoin d’un certain entretien. Si elle possède un poil court, un brossage hebdomadaire est tout de même recommandé. Au printemps et en automne, il subit aussi une mue : un brossage plus régulier demeure alors nécessaire.

Il est également conseillé de nettoyer les nombreux plis de sa peau à l’aide d’un chiffon humide, car ceux-ci peuvent recueillir la saleté et les bactéries. Un bain n’est nécessaire que lorsque le chien se retrouve particulièrement sale. De plus, ses oreilles tombantes sont un terrain propice aux otites puisque l’humidité et les saletés peuvent s’y accumuler : un nettoyage mensuel, voire hebdomadaire est de mise.

Le Mâtin de Naples n’est pas le chien le plus sportif. En effet, ses besoins d’exercice s’avèrent modestes. Ainsi, cette race est adaptée à la vie en appartement, à condition qu'il soit assez grand pour accueillir son gabarit imposant. Bien sûr, il préférera une maison avec un grand jardin dans lequel il pourra jouer son rôle de chien de garde. Il faut toutefois le promener au moins une heure par jour.

Éducation

Le Mâtin de Naples est une race très intelligente, mais qui peut aussi se montrer obstinée et paresseuse. Son éducation n’est pas compliquée, toutefois un maître expérimenté aura plus de chance de réussir à canaliser son gabarit imposant.

L’éducation doit être ferme et démarrer dès son plus jeune âge. La socialisation est aussi une étape importante de l’apprentissage de ce chien naturellement méfiant envers les individus qu’il ne connaît pas.

Spécificités de la race

Malgré sa carrure musclée et forte, le Mâtin de Naples possède une santé relativement fragile. En effet, il est prédisposé à certaines tares génétiques, notamment en lien avec ses nombreux plis de peau : infections cutanées (démodécie, dermatite…), problèmes oculaires (entropion, ectropion…). Comme expliqué précédemment, ses oreilles pendantes le rendent sujet aux otites.

En outre, comme la plupart des chiens, le Mâtin de Naples est prédisposé à développer des dysplasies de la hanche ou bien du coude. Enfin, il est prédisposé à d’autres maladies, telles que la torsion gastrique et une thrombocytopénie, qui désigne une affection des plaquettes (essentielles à la coagulation).

Le mot du vétérinaire

Comme expliqué précédemment, le Mâtin de Naples possède beaucoup de plis au niveau de la peau. Ces derniers peuvent recueillir la saleté, mais aussi des bactéries ou des parasites. Parmi ceux-ci, on peut citer l’acarien Demodex folliculorum canis, qui est responsable de la démodécie.

Cette affection se manifeste par des lésions présentant une alopécie locale (dépilation de poils) autour des yeux, accompagnée d’une desquamation sur le museau et les extrémités des membres. Des traitements à base de crème ou de shampoings permettent de traiter l’infection. Une vérification et un nettoyage régulier des plis de peau permettront de diminuer le risque de démodécie, même si cette maladie est notamment due à une prédisposition génétique.