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La prévention des problèmes de peau du chien

Les chiens sont des animaux qui peuvent souvent être sujets à de nombreux problèmes de peau (pertes de poils, rougeurs, peau sèche ou grasse…). Outre l’aspect esthétique de votre chien qui peut s’en trouver altéré, ces troubles peuvent affecter sa qualité de façon plus ou moins sévère. Selon l’affection, des mesures préventives et/ou curatives peuvent être mises en place afin d’y remédier ou de limiter leurs effets. En cas de problèmes avancés, votre vétérinaire traitant pourra vous rediriger vers un spécialiste en dermatologie.

Illustration : "La prévention des problèmes de peau du chien"

Mesures générales de bonne hygiène de la peau

Un brossage régulier du pelage de son chien permet d’éliminer les poils morts et les saletés, mais aussi de stimuler la peau et la repousse du poil. C’est également l’occasion d’inspecter la peau à la recherche de rougeurs, de pertes de poils, de tiques, de croûtes, de pustules…

Les shampoings peuvent être utilisés à condition qu’ils soient spécifiques pour les chiens, car ces derniers ont un pH supérieur à celui de l’homme. L’utilisation d’un shampoing inadapté pourrait dérégler l’écosystème cutané. Des lingettes nettoyantes (ou pads) peuvent être passées dans les plis de peau (face des Bouledogues ou des Shar Peis, par exemple) et entre les coussinets.

Les oreilles aussi doivent être régulièrement inspectées et peuvent être nettoyées à l’aide de produits lavant, afin d’enlever l’excédent de cérumen. Attention tout de même à ne pas trop irriter la peau lors du nettoyage ! Des produits conçus à cet effet sont disponibles chez les vétérinaires. Un bon nettoyage des oreilles peut prévenir les otites.

La prévention des acarioses cutanées

Les acarioses cutanées sont des maladies causées par les tiques et autres acariens qui peuvent se retrouver sur tout le territoire français. Les acarioses regroupent des maladies comme les gales ou les démodécies. Les acariens, tels que les tiques, peuvent transmettre des maladies plus ou moins graves, comme la piroplasmose ou la maladie de Lyme. De ce fait, il est important d’inspecter la peau de son animal à chaque fin de balade et de retirer les tiques à l’aide d’un tire-tique.

Il en existe deux systèmes : un système de pince et un système de crochet avec fente. Le retrait des tiques est efficace chez les carnivores domestiques et à faire le plus tôt possible, pour limiter la probabilité de transmission d’une maladie.

Il ne faut pas appliquer de produits qui vont tuer la tique lorsqu’elle est sur l’animal, comme de l’alcool. Il y aurait alors un risque qu’elle propulse de ses glandes salivaires les agents pathogènes sur son crochet. Des sprays répulsifs existent et peuvent être utilisés sur votre chien pour prévenir les infestations. Une ordonnance vétérinaire est préférable pour une bonne utilisation.

La prévention des mycoses cutanées

Les mycoses cutanées sont des infections fongiques contagieuses, également appelées teignes. Elles touchent préférentiellement les jeunes chiens et les immunodéprimés.

Il n’existe pas de traitement préventif. Seuls une bonne hygiène et un maintien à distance avec des animaux atteints sont préconisés.

La prévention des surinfections liées à la dermatite atopique, première maladie dermatologique chez le chien

La dermatite atopique est la maladie de peau la plus fréquente chez le chien. Il s’agit d’une maladie inflammatoire chronique récurrente à composante génétique associée à des anomalies de barrière cutanée, potentiellement aggravée par des facteurs environnementaux. Elle est comparable à de l’eczéma chez l’homme.

Elle provoque de fortes démangeaisons, des rougeurs et crée un territoire propice aux surinfections. Pour « éduquer » le système immunitaire d’un jeune chien atopique, des promenades en forêt peuvent être recommandées pour ceux vivant en ville.

De plus, l’alimentation joue un rôle important dans le déclenchement et/ou l’entretien de cette pathologie. Des réactions d’hypersensibilité à certaines protéines, comme le poulet, ou un microbiote digestif instable participent à entretenir la dermatite. En outre, la peau a besoin de protéines de bonne qualité, car elle est en renouvellement constant. L’alimentation peut donc aider à la gestion de la dermatite atopique.

De ce fait, un chien atopique aura besoin d’une alimentation de bonne qualité enrichie en AGPI (acide gras polyinsaturé). De nombreuses gammes de croquettes vétérinaires proposent des aliments répondant au mieux au cahier des charges de cette affection, et constituent un moyen de prévention important et efficace.

La limitation des aéroallergènes, comme les acariens ou les pollens, constitue un autre moyen de prévenir les crises. Il faut faire attention aux irritants, comme la poussière, la chaleur, le froid (qui peut lui aussi provoquer de la sécheresse), l’humidité (propice aux surinfections bactériennes) ou les parfums peuvent être des facteurs aggravants, voire déclenchants.

Un traitement préventif est mis en place après diagnostic par le vétérinaire. Les hydratants, qui ont pour but de reconstruire la barrière cutanée, constituent la pierre angulaire du traitement. Le but est de diminuer la perte insensible d’eau. Différentes formes galéniques sont retrouvées sur le marché vétérinaire, sous forme de crèmes, de baumes ou de sprays, à appliquer sur des zones non poilues. Ces produits permettent de réduire les démangeaisons, les rougeurs, les fissures et les crevasses.

La prévention des problèmes de peau liés au comportement

Enfin, les problèmes de peau peuvent être l’expression d’une mauvaise adéquation de l’environnement du chien face à ses besoins. Des lésions de léchage bénignes peuvent s’aggraver par surinfection bactérienne en cas de léchage compulsif, voire d’automutilation.

Ces comportements résultent généralement d’un trouble anxieux ou d’un manque de dépense physique. En prévention, de l’exercice physique régulier et varié et des tapis de léchage, des friandises à mastiquer, etc., peuvent être de bonnes solutions pour stimuler physiquement et intellectuellement son chien. Si le trouble persiste, il peut être nécessaire de consulter un comportementaliste canin.

Les problèmes de peau d’origine infectieuse peuvent être prévenus par un certain nombre de mesures hygiéniques. Une alimentation adéquate, l’inspection et l’entretien régulier du poil et l’application de traitements antiparasitaires sont souvent suffisants pour prévenir l’apparition de ces maladies. Néanmoins, en cas de déclaration d’une infection, il convient d’en déterminer la cause avant d'entreprendre tout traitement.

Bibliographie

  • Cours de dermatologie et d’endocrinologie de l’Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort
  • MARSELLA R. Managing dogs with chronic atopic dermatitis. Compend. Cont. Educ. Pract. Vet., 2001
  • OLIVRY T. New drugs in veterinary dermatology : cyclosporine : frequently-asked questions. In : 18th ESVD-ECVD Annual Congress, Nice
  • ROSYCHUK RA. Cutaneous manifestations of endocrine disease in dogs. Compend. Cont. Educ. Pract. Vet.
  • ZUR G, IHRKE PJ, WHITE SD, KASS PH. Canine atopic dermatitis : a retrospective study of 266 cases examined at the University of California, Vet. Derm