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L'alimentation du chien en fonction de son âge

Au cours de sa vie, le chien verra ses besoins nutritionnels évoluer. Chiot, il sera nécessaire d’adapter son alimentation à sa croissance pour éviter l’apparition de troubles du développement. À l’âge adulte, il est important de lui fournir un aliment correspondant à son activité et à ses éventuels troubles. Quand il sera senior, l’alimentation jouera un rôle primordial dans la conservation d’un bon état de santé.

Illustration : "L'alimentation du chien en fonction de son âge"

Alimentation du chiot

Le besoin nutritionnel est en fonction du format qu’aura le chiot à l’âge adulte. Les races de petit gabarit atteignent leur taille adulte plus précocement, et sont plus susceptibles d’acquérir une obésité précoce par sur-nutrition. Au contraire, les races de grande taille sont plus enclines à développer des pathologies articulaires de type ostéofibrose lors d’un déséquilibre de la ration.

Le sevrage du chiot est progressif et s’achève généralement vers l’âge de 7 ou 8 semaines. La taille adulte de l’animal sera atteinte entre 9 et 12 mois d’âge pour les petites races, et vers 18 mois pour les grandes races.

Le besoin énergétique du chiot en croissance est plus élevé que chez l'adulte. Lors de la première phase de croissance (dite auto-accélérée), il augmente ; puis dans la deuxième phase (dite auto-ralentie), il diminue. Le besoin énergétique n’évolue donc pas de manière linéaire avec le poids.

La composition de base d’une ration

  • La matière grasse a l’intérêt de rendre l’aliment appétant, mais peut entraîner une surcharge pondérale si présente en trop grande quantité. Pour assurer une croissance sans surpoids, il est recommandé d’utiliser un aliment comprenant 10 à 25 % MS (matière sèche) de lipides.
  • Le besoin protéique est plus élevé que chez l’adulte. Cette fois, il évolue de manière linéaire avec le poids et est ainsi plus important sur des chiots de grande race. Il est recommandé d’utiliser un aliment avec un rapport protido-calorique (RPC) compris entre 70 et 80 g/Mcal (la valeur la plus élevée concernant les races de plus grande taille). Il s’agit du rapport entre le taux de protéines et la densité énergétique d’un aliment.
  • Il faut éviter un apport trop élevé en glucides, en ne dépassant pas 40-45 % MS.
  • Pour les fibres, 5 % MS sont recommandés pour la santé du transit.
  • Il est important d’utiliser un aliment correctement enrichi en calcium et en phosphore. Un apport trop faible ou trop important peut avoir de graves conséquences sur la croissance du chiot. Il est recommandé d’utiliser un aliment comprenant entre 0,9 % et 1,4 % MS de calcium, et entre 0,7 % et 1 % MS de phosphore, pour un rapport calcium/phosphore compris entre 1,3 et 1,4.

Les éventuels compléments alimentaires

Des compléments alimentaires sont envisageables. Des prébiotiques (FOS, MOS), probiotiques (lactobacilles, bifidobactéries…) ou argiles peuvent aider au maintien d’une bonne santé digestive chez les chiots sensibles. Les prébiotiques créent un environnement favorable à l’activité des micro-organismes du tube digestif, tandis que les probiotiques sont des bactéries inoffensives empêchant le développement de pathogènes digestifs. Les argiles ont un rôle de protection des muqueuses digestives.

Les acides gras oméga-3, comme l’EPA et le DHA, que l’on trouve dans l’huile de poisson (saumon, sardine) ou végétale (lin, colza), ont un rôle important dans le développement des capacités cognitives du chiot.

Pour respecter toutes les recommandations précédentes, l’idéal est d’opter pour une gamme d’alimentation spécialement destinée aux chiots. Si vous souhaitez mettre en place une ration ménagère, contactez votre vétérinaire pour une consultation de nutrition au cours de laquelle il pourra élaborer des recettes adaptées aux besoins du chiot.

Alimentation du chien adulte

L’alimentation de l’adulte est un moyen préventif essentiel concernant l’apparition de maladies courantes du chien. Par exemple :

  • En jouant sur l’apport en lipides, il est possible d’éviter l’obésité chez un chien et les complications associées (arthrose, diabète).
  • En diminuant l’apport en phosphore, on peut retarder l’apparition d’une insuffisance rénale.
  • En complémentant l’alimentation en oméga-3 et oméga-6, il est possible d’améliorer la santé cutanée de l’animal.

Les recommandations d’une ration adulte de base

Une alimentation équilibrée dans des doses adaptées est primordiale pour une vie adulte dans les meilleures conditions possibles. Tout comme pour le chiot, plusieurs valeurs nutritionnelles peuvent être considérées comme guides pour choisir une alimentation adaptée :

  • Le taux de lipides recommandés est de 10-15 % MS pour un chien ayant une activité régulière, contre 7-10 % MS si le chien est inactif.
  • Le rapport protido-calorique minimal recommandé est compris entre 60 et 70 g/Mcal (plus élevé pour les chiens de très grande race).
  • Les fibres peuvent être inférieures à 5 % MS pour les chiens actifs, mais sont particulièrement indiquées pour les chiens inactifs, avec des recommandations à plus de 10 % MS.
  • Le calcium peut être compris entre 0,7 % et 1,1 % MS, et le phosphore entre 0,4 et 0,9 % MS, pour un rapport calcium/phosphore compris entre 1,1 et 1,8.
  • Le sodium de la ration doit être d’environ 0,2 à 0,4 % MS.

Les éventuelles complémentations

Si votre animal souffre d’un trouble particulier, votre vétérinaire vous recommandera d’adopter une alimentation spécifiquement destinée à soutenir ce problème de santé. Ainsi, il existe des gammes d’aliments adaptées aux problèmes d’intolérance alimentaire, de pancréatites, d’insuffisance rénale, de troubles cutanés...

Alimentation du vieux chien

Les chiens de grandes races sont considérés comme senior vers l’âge de 7 ans, et au stade gériatrique vers 9 ans d’âge. Pour les chiens de petites races, ces stades sont respectivement considérés aux âges de 9 ans et de 11 ans.

Le vieillissement du chien s’accompagne souvent de l’apparition de maladies, dont l’émergence des symptômes peut être retardée grâce à l’alimentation. En parallèle, l’aliment peut jouer un rôle clef dans la conservation des masses musculaires dans le cadre de la sarcopénie (diminution de la masse et de la force musculaire), ainsi que dans le maintien des capacités cognitives.

  • Pour lutter contre la fonte musculaire, on peut augmenter la quantité de protéines dans l'aliment. Il faut cependant prendre en compte que cela augmente les déchets azotés, impliqués dans les maladies rénales. En l’absence de maladie rénale, on recommande des protéines de bonne qualité avec un RPC minimum de 60 g/Mcal.
  • Divers antioxydants peuvent limiter la perte de capacités cognitives : vitamine E, magnésium, zinc, acides gras oméga-3 et 6.
  • En cas de baisse de la vue ou de l’olfaction, il convient de privilégier un aliment appétant ou humide.
  • Le vieillissement entraîne aussi une altération du microbiome intestinal : il peut être intéressant d’ajouter des pré et probiotiques à la ration.
  • Le besoin énergétique diminue puisque l’animal âgé a une activité physique réduite.
  • Pour retarder l’apparition de symptômes rénaux, un apport moindre de protéines peut être préconisé. Un aliment avec des teneurs faibles en phosphore est à privilégier, en ne dépassant pas 0,5 %. Étant donné l’importance de la prise de boisson en cas de maladie rénale, l’utilisation exclusive d’alimentation humide est envisageable.
  • Dans le cadre de la lutte contre l’arthrose, plusieurs compléments alimentaires protecteurs des articulations existent. Parmi eux, on peut citer les acides gras oméga-3 (EPA, DHA), la L-carnitine, la chondroïtine et la glucosamine. Il est primordial de maintenir l’animal à un poids optimal pour éviter toute pression sur les articulations.

Pour résumer, les besoins énergétiques et nutritifs du chien changent au cours de sa vie. Il est primordial de fournir un aliment adapté à l’âge de l’animal. Si vous n’avez pas envie de vous lancer dans des calculs mathématiques en lisant les paquets de croquettes lors de vos prochaines courses, pas de panique. Les paquets d’alimentation de moyenne gamme et vétérinaires respectent globalement les recommandations citées dans cet article, avec des variations selon les marques.

Si vous souhaitez vous assurer de l’adéquation d’une gamme pour votre fidèle compagnon, n’hésitez pas à contacter votre vétérinaire qui pourra vous fournir des conseils nutritionnels personnalisés.

Bibliographie

  • GRANDJEAN D. (2022) Nutrition clinique : applications physiologiques (cours ENVA).
  • GRANDJEAN D. (2022) Nutrition clinique : applications pathologiques (cours ENVA).
  • GRANDJEAN D. et al (2009) WALTHAM Pocket book of essential nutrition for cats and dogs.